Avec la création de la Banque publique d'investissement, du Pacete de compétitivité et l'accord sur la sécurisation de l'emploi, Arnaud Montebourg estime avoir créé un environnement favorable et compétitif pour les entrepreneurs.
Dès mon arrivée à la tête du ministère du Redressement productif, j’ai voulu engager la bataille du « Made in France », au moment où notre économie connaît de sérieuses difficultés. Dans cette bataille, les atouts de la France sont nombreux : des infrastructures de qualité, un cadre de vie apprécié à l’international, une énergie parmi les plus compétitives d’Europe, une main d’oeuvre qualifiée et productive, une R&D performante. Et il est d’autant plus facile de les mobiliser que la logique « moinsdisante » de la mondialisation se heurte désormais à la hausse des salaires en Asie et à l’augmentation des frais de transport et de logistique, tandis que les coûts cachés de la délocalisation se font plus pesants (reprise des malfaçons, surstockages, aléas de livraison, difficulté de développement de nouveaux projets).
La France ne doit pas manquer ce tournant. La mobilisation des entreprises et des consommateurs, encouragée par un État stratège, est décisive. Avec la Banque publique d’investissement, le Pacte de compétitivité et l’accord sur la sécurisation de l’emploi signé par les partenaires sociaux, la puissance publique a créé un environnement favorable et compétitif pour les entrepreneurs. Nous avons également stabilisé des dispositifs réglementaires et fiscaux clés pour la vie des entreprises, comme le crédit impôt recherche ou la contribution économique territoriale. Les entreprises ont donc toutes les clés pour choisir de localiser leurs investissements productifs en France et pour celles qui ont délocalisé, nous les aidons à évaluer leur potentiel de relocalisation, grâce à un logiciel dédié, Colbert 2.0. Elles peuvent enfin, dans leur politique d’achat, faire le choix de la proximité. Les consommateurs peuvent de leur côté apporter leur pierre à l’édifice, en faisant le choix de produits fabriqués en France.
Mais encourager le patriotisme économique ne suffit pas. Mener la bataille du « Made in France », c’est plus globalement mener le combat pour la reconquête industrielle. En créant le corps des commissaires au redressement productif dans chaque région, j’ai voulu d’abord disposer d’une équipe de choc pour consolider nos bases industrielles en protégeant et en defendant les entreprises en difficulté. Ce ne sont pas moins de 160 000 emplois qui ont pu être préservés à ce jour, quand plus de 182 000 étaient menacés. Une politique industrielle ne peut évidemment se contenter d’être défensive. C’est armé de cette conviction que j’ai fait installer, par chaque préfet de région, un référent unique pour les investissements (RUI), qui facilitera toutes les demarches des entreprises souhaitant s’installer ou se réinstaller sur notre territoire. L’action de ces référents contribuera à installer notre pays comme celui de l’hospitalité industrielle.
Enfin, nous avons voulu faire naître une offre industrielle française innovante et compétitive. C’est l’ambition du projet de Nouvelle France Industrielle, présentée par le Président de la République. Décliné dans 34 plans industriels positionnés sur des marchés de forte croissance, ce projet est le fruit de la reflexion d’industriels et d’entrepreneurs, de chercheurs et d’ingénieurs, soutenus et encouragés par la puissance publique, au niveau national comme au niveau local. Il dessine les contours de la France de demain, celle qui sera au rendez-vous d’une double transition, écologique et énergétique d’une part, numérique et digitale d’autre part.
Le Made in France, vous l’aurez compris, ce n’est pas seulement une bataille, c’est avant tout un dessein collectif, c’est le visage d’une grande nation industrielle que nous sommes en train de construire avec vous…
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